ALLEN IVERSON
Rien n’est plus
indécent, à mon gré, que la critique assassine adressée à une étoile. Sous
prétexte que l’actualité n’est plus aussi brillante que naguère, il est somme
toute aisé d’abattre sans pitié ce que l’on vénérait hier encore.
Les Denver Nuggets
viennent d’échanger Allen Iverson contre Chauncey Billups, Antonio McDyess et
Cheickh Samb. Les articles parus dans la presse ces derniers mois ne sont guère
flatteurs pour l’ancienne star des Philadelphia 76ers. AI lui-même a largement
concédé dans des aveux frustrants qu’il était responsable de
contre-performances, notamment lors des playoffs des 2 saisons écoulées.
Pourtant il aura fallu 3 joueurs, et non des moindres, à Detroit pour acquérir
l’onéreux Allen Iverson.
S’il est indubitable
que les performances affichées par Iverson en ce début de saison sont quelque
peu en recul par rapport à ce que l’on a l’habitude d’admirer chez lui (64°
efficacité de la ligue avec 16.3), il n’en reste pas que, pour l’instant il
affiche des moyennes plus qu’honorables (18.7 pts – 2.7 rbds et 6.7 passes
décisives par match) et, surtout, qu’il avait terminé la saison 2007/2008 en
15° position pour l’efficacité avec 23.5 (26.4 pts – 3 rbds et 7.1 passes) et
3° du classement des scoreurs derrière LeBron James et Kobe Bryant mais devant
Carmelo Anthony.
Même si Allen Iverson
n’est plus ce qu’il a été par le passé et c’est totalement normal compte tenu
du fait qu’il a 33 ans depuis le 07 Juin, il demeure certain qu’un tel joueur
est encore apte à fournir de merveilleux moments ainsi qu’une participation des
plus enviables.
Quoiqu’il en soit il
est trop difficile d’admettre que ce soit l’amorce d’un déclin annoncé. Viscéralement,
je ne suis absolument pas apprêtée à l’idée que c’est le début de la fin pour
Iverson. Pour moi, c’est comme si demain on me révélait que Tiger Woods n’est
plus qu’un golfeur minable ou George Clooney un laideron de séries B.
Suicidaire !
Allen Iverson, comme
Kobe Bryant, est un génie. Comme la star des Lakers, il est bien plus qu’un
basketteur NBA ordinaire (avec tout le respect que je réserve à tous les autres),
c’est une figure emblématique qui, avec son talent, véhicule un look, un état
d’esprit, une image et un parcours de « bad boy » au grand cœur, une
revanche de gosse pauvre qui a atteint les sommets de la gloire. Allen Iverson,
le Rebelle ! Allen Iverson, Mon rebelle préféré !
Aussi, comment
envisager une seule seconde que l’échec de la franchise des Nuggets préfigure
le pire ? Quoiqu’il en soit, une évidence saute aux yeux : depuis son
départ de Philadelphie, Iverson est différent tant dans son jeu que dans sa
personnalité. D’emblée, j’ai remarqué que son regard si étincelant depuis
toujours, renvoyant le reflet d’une candeur enfantine persistante, avait perdu
tout éclat. Désabusé, lésé par un transfert supporté mais pas véritablement
désiré, déçu dans ses attentes, déraciné de ses confortables habitudes ?
Je pense qu’il y a un peu de tout cela dans la disparition de cette étincelle.
Par ailleurs, il est indubitable que sa position au sein des Nuggets est bien
différente de celle qu’il occupait aux 76ers. Dans la Cité de l’Amour
Fraternel, il était LA star, l’unique star. Le monde tournait autour de lui, de
ses caprices, de ses volontés, de ses absences ou de ses présences. Dans le
Colorado, il a partagé la vedette avec une autre « tête brûlée » de
surcroît bien plus jeune que lui. Melo était installé et adulé à Denver bien
avant lui ; aussi, pour la première fois de sa carrière, il existe
« à côté », voire dans le sillage d’un coéquipier. Psychologiquement,
après 10 ans passés en solitaire en haut de l’affiche, il est certes ardu de
perdre son statut. A n’en pas douter, pour un tempérament aussi puissant que
celui d’Iverson, la réforme s’est effectuée dans la douleur. Autre détail non
négligeable à prendre en compte : la métamorphose de l’environnement.
Iverson vivait depuis 1996 à Philadelphie. De son propre aveu, il aimait la
ville, il y avait ses habitudes, ses repères, ses amis, une sérénité établie
pour les siens, notamment pour ses enfants.
Allen Iverson est une
légende vivante. Il a enthousiasmé des milliers d’individus à travers la
planète par son jeu magique, par la foi qu’il a fait naître en des centaines
d’êtres perdus qui ne croyaient plus en des lendemains ensoleillés car largués
par la société. Il ne peut finir aussi pitoyablement, pas lui, ce serait trop
injuste, cela signifierait que son passé le rattrape, qu’inévitablement les mal
partis sont voués à traîner des chaînes de désillusions.
Allen Ezail Iverson a
vu le jour le 07 Juin 1975 à Hampton en Virginie. Il mesure 1m83 pour 76kg. Son
père, Allen Broughton a quitté le foyer avant sa naissance et fait de fréquents
séjours en prison. Sa mère, Ann Iverson n’a que 16 ans. Elle l’élèvera seule,
ainsi que ses deux sœurs, dans la misère la plus terrible, luttant
perpétuellement pour conserver l’eau et l’électricité au sein de son logement.
La plupart du temps la famille ne possède même pas le minimum vital, son enfance
est vraiment très pauvre.
Durant ses jeunes
années, Allen pratique le basketball et le football américain (qu’il préfère).
Au cours de son séjour à la High School Bethel de Hampton, il était déjà une
star dans les deux disciplines, remportant une multitude de récompenses. Malheureusement,
suite à son implication dans une rixe survenue dans un bowling durant sa saison
de senior, il est condamné à 5 ans de prison. A cause de cette incarcération,
il manque une bourse pour entrer à l’Université du Kentucky. Il passe 4 mois
derrière les barreaux avant d’être innocenté par le Gouverneur de Virginie,
Douglas Wilder, qui, toutefois, lui fait promettre de se racheter une conduite
et terminer ses études.
Au printemps 1994, le
coach de l’équipe de basketball de Georgetown, John Thompson, rend visite à
Iverson à la High School Richard Milburn de Hampton, un établissement qui
accueille les étudiants en danger dans leur scolarité. John Thompson lui offre
une bourse à condition qu’il respecte scrupuleusement le code d’honneur de
Georgetown. Il s’inscrit dans un cursus de création artistique, l’équivalent de
nos Beaux-Arts en France. Il est très doué, croquant les portraits de ses
coéquipiers ou de célébrités.
En tant que
« Hoya », Iverson gagne à 2 reprises le titre de Défenseur de l’Année
du Grand Est, celui de Rookie de l’Année, une participation dans la First Team
du Tournoi Rookie 1995-1996, une médaille d’or pour la victoire de son équipe
aux Championnats du Monde Universitaires au Japon en 1995. Il est également le
meilleur scoreur de Georgetown de tous les temps.
Toutefois, sa
situation personnelle s’aggravant (la naissance de sa fille Tiaura et pas de
revenus), il est contraint d’abréger ses études et de se déclarer éligible à la
Draft NBA de 1996. Il est choisi en 1° position par les Philadelphia 76ers.
Très rapidement il s’affirme comme l’un des meilleurs meneurs de la ligue. Tout
aussi vite il gagne une réputation qui attire les foules pour assister à ses
matches. Il est élu Rookie de l’Année en 1997 et choisi pour la NBA All-Rookie
First Team. Dès sa première année, la machine est lancée : 23.5 points (6°
scoreur en NBA) – 7.5 assists (10° passeur) et 2.07 steals (7° intercepteur)
sont ses moyennes par match, battant tous les records de rookie dans toutes les
catégories.
Pourtant, en dépit de
ses performances, A.I. est déjà sujet à controverse. Il éprouve des difficultés
relationnelles avec les médias, peine à gérer son nouveau statut de star. Il
est critiqué par les joueurs, les coaches et la presse car il est souvent
accusé de manque de respect à l’égard des basketteurs célèbres, son
individualisme dans le jeu et la confiance unique qu’il a en lui-même. Il est
également rappelé à l’ordre par les responsables de la ligue qui n’apprécient
guère son look hip-hop et lui reprochent ses coiffures ainsi que son nombre
croissant de tatouages.
Durant la saison
1997-1998, ses moyennes baissent légèrement mais demeurent fort
honorables : 22 points, 6.2 passes décisives et 2.2 interceptions.
La saison régulière
suivante, il augmente ses résultats à la marque mais baisse considérablement
ses moyennes de passes décisives : 26.8 points – 4.6 assists – 2.3
interceptions. Le phénomène est lancé mais, d’ores et déjà, il se caractérise
par une évidence : efficacité à la marque rime avec individualisme.
En 1998-1999, il
connaît sa première expérience en playoffs. Jouant une moyenne de 44.8 minutes
par match, il score 28.5 points, 4.9 assists, 4.1 rebonds et 2.5 interceptions
par rencontre.
En 1999-2000,
scénario identique à l’année précédente : le bombardier accentue ses tirs
mais joue seul soit 28.4 points, 2.1 interceptions et 4.7 passes décisives de
moyenne par match. Lors des playoffs, il joue environ 44.4 minutes par match
pour 26.2 points, 4.8 assists, 4 rebonds et 1.3 interceptions.
La saison 2000-2001
est globalement la meilleure de sa carrière. Il mène sa franchise en finale NBA
contre les Los Angeles Lakers. Il est élu MVP du All-Star Game, MVP de la
saison, meilleur marqueur pour la seconde fois, meilleur intercepteur. Cette année-là,
comme Michael Jordan, il est le seul joueur à réaliser le doublé
points/interceptions. Ses moyennes de saison régulière sont : 31.1 points
– 2.5 interceptions – 4.6 assists et 3.8 rebonds. Lors des playoffs, il tourne
à 32.9 points – 2.4 interceptions – 6.1 passes décisives et 4.7 rebonds de
moyenne par match.
Au cours de cette
période, un détail notable est à souligner : sa relation amour/haine avec
Larry Brown, notamment sur l’importance des entraînements. Deux fortes
personnalités qui ont souvent réglé leurs comptes par des monologues lancés via
les médias. De toute évidence, ces deux là ne connaissent pas le véritable sens
et avantage de la communication. A la décharge d’Iverson, nous avons été
témoins qu’à plusieurs reprises, les
yeux au bord des larmes, il a su rendre hommage à son coach Brown. Pour le
panache, 1 à 0 pour Iverson !
Après la finale
manquée contre les Lakers en 2001, pour Iverson les années se suivent et se
ressemblent :
· 2001-2002
- en saison régulière : 31.4 points
– 2.8 interceptions – 5.5 passes décisives et 4.5 rebonds de moyenne par match
- en playoffs : 30 points – 2.6
interceptions – 4.2 passes décisives et 3.6 rebonds de moyenne par match.
· 2002-2003
- en saison régulière : 27.6 points
– 2.7 interceptions – 5.5 passes décisives et 4.2 rebonds de moyenne par match.
- en playoffs : 31.7 points – 2.4
interceptions – 7.4 passes décisives et 4.3 rebonds de moyenne par match.
· 2003-2004
- en saison régulière : 26.4
points – 2.4 interceptions – 6.8 passes
décisives et 3.7 rebonds de moyenne par match
- en playoffs : pas de
participation des 76ers
· 2004-2005
- en saison régulière : 30.7 points
– 2.4 interceptions – 7.9 passes décisives et 4 rebonds de moyenne par match
- en playoffs : 31.2 points – 2
interceptions – 10 passes décisives et 2.2 rebonds de moyenne par match.
· 2005-2006
- en saison régulière : 33 points –
1.9 interceptions – 7.4 passes décisives et 3.2 rebonds de moyenne par match.
- en playoffs : pas de
participation des 76ers
· 2006-2007
- en saison régulière avec les
76ers : 31.2 points – 2.2 interceptions – 7.3 passes décisives et 2.7
rebonds en moyenne par match.
- en saison régulière avec les
Nuggets : 24.8 points – 1.8 interceptions – 7.2 passes décisives et 3
rebonds en moyenne par match.
- en playoffs avec les Nuggets :
22.8 points – 1.4 interceptions – 5.8 passes décisives et 0.6 rebond.
· 2007-2008
- en saison régulière : 26.4 points
– 2 interceptions – 7.1 passes décisives et 3 rebonds.
- en playoffs : 24.5 points – 1 interception
– 4.5 passes décisives et 3 rebonds.
Le 18 Avril 2006 est
sans doute une date symbolique dans la carrière NBA d’Allen Iverson. Ce
soir-là, dernier match de saison régulière à domicile contre les New Jersey
Nets et nuit réservée aux fans. Allen Iverson et Chris Webber sont arrivés en
retard pour l’évènement, n’ayant, au préalable, prévenu personne, prétextant
une blessure à la cheville pour Iverson et des douleurs dans le dos pour
C-Webb. A ce stade-là, d’ores et déjà, l’affaire était close : A.I. en
avait marre de ramer dans une équipe qui ne participera pas aux playoffs pour
la seconde fois en 3 ans, Chris Webber exprimait sa frustration d’évoluer au
sein d’une franchise dans laquelle il n’avait jamais voulu être. Succinctement
les deux acolytes faisaient savoir qu’ils envisageaient se faire la belle…
Leurs cerveaux rêvaient probablement d’autres cieux. Ils avaient déjà un pied
dehors… Autant dire qu’une forte odeur de soufre envahissait dès lors les
couloirs du Wachovia Center… En dépit d’excuses, les deux joueurs furent mis à
l’amende par Billy King, le General Manager. Toutefois, la cause était
entendue. Durant l’intersaison les rumeurs de trade vers Denver, Atlanta et
Boston alimentèrent les colonnes de la presse. Iverson démentait. Cela nous
parait bien ridicule aujourd’hui.
Le 29 Novembre 2006,
suite à une altercation durant l’entraînement, Iverson quitte le gymnase telle
une furie. Le même après-midi il manque une soirée organisée par un sponsor à
Philadelphie. Il se justifie en avouant avoir avalé des médicaments pour calmer
une double rage de dents et s’être endormi sous l’effet des analgésiques. A
posteriori, il est indubitable que les maux dentaires n’ont été qu’une raison
bancale pour crever l’abcès empoisonné dont mourraient lentement ses relations
avec les 76ers.
Le 08 Décembre 2006,
Allen Iverson exprime clairement son désir d’être transféré.
Le 19 Décembre 2006,
dans la tourmente d’une tempête de neige, il rejoint la franchise des Denver
Nuggets. Ainsi s’achèvent 10 années de fidélité.
La nouvelle a agi
telle une bombe dans le cœur de milliers de fans d’Iverson car, en ces âmes
fidèles, Iverson et les Sixers c’était à la vie, à la mort et ce en dépit des
colères, des déprimes et des déceptions. La majorité des supporters envisageaient
le pire à Denver ; les spécialistes sportifs s’interrogeaient sur la
validité du futur duo Iverson-Anthony. Deux ans plus tard, la conclusion est
unanime : rien n’a été prouvé.
Cela est navrant
d’écrire de tels propos lorsqu’ils concernent le 3° meilleur scoreur de
l’histoire de la NBA, juste derrière les « monstres » Michael Jordan
et Wilt Chamberlain. Il fait partie des 30 joueurs ayant dépassé la marque des
20 000 points au cours de leur carrière.
Parler d’Iverson ne
se résume pas uniquement à aligner des suites de chiffres. C’est aussi rappeler
que son « cross-over dribble » est SA marque de fabrique. Son
habilité au tir, sa rapidité à remonter le parquet, ses aptitudes
d’intercepteur, ses qualités de passeur développées avec la maturité font qu’il
demeure l’un des joueurs les plus dominants de la ligue.
Par ailleurs, comme j’en faisais l’ébauche en introduction, Allen
Iverson c’est tout un style.
Par passion pour
l’artiste, je me suis amusée à répertorier l’évolution des coiffures d’A.I. au
travers de sa carrière.
Durant les années
Georgetown, le look est simple et facile d’entretien : crâne
totalement rasé.
En 1996-1997, d’abord
coupe courte très propre puis coiffure « Mini Afro ». Jusque-là RAS. Ensuite
il enchaîne avec la tignasse afro-américaine typique des années 1970-1980,
genre « DR J de la Grande Epoque ». Là, ça interpelle franchement.
Avec l’ère
« tresses », la chevelure d’Iverson devient une œuvre d’art. Selon
les rumeurs, un coiffeur se charge de l’entretien de sa tête 2 fois par
semaine.
The Answer aime le
changement lorsqu’il s’agit de son look capillaire. Autant qu’il apprécie
couvrir son anatomie de tatouages. Au total ce sont plus d’une trentaine de
décalcomanies qui se prélassent sur le corps d’Iverson.
On aime ou on aime
pas, tous les goûts sont dans la nature, donc respect. De toute façon,
aujourd’hui, Iverson sans tatouages ce serait comme la Reine d’Angleterre sans
ses affreux chapeaux, on n’apprécie guère mais on l’imagine pas autrement car
on s’y est habitué. Ca va avec le personnage. Bon on préfère quand même A.I….
Loin du look
« fashion », Iverson est également un personnage très controversé
depuis son adolescence, y compris des soucis avec la justice.
1993
Nous avons relaté
antérieurement l’incident qui lui valut 4 mois d’incarcération puis la clémence
du Gouverneur de Virginie pour éviter 5 ans d’emprisonnement.
1997
En compagnie d’amis,
Iverson est arrêté par des policiers suite à un excès de vitesse commis tard
dans la nuit. Les agents découvrent une arme et de la marijuana cachées dans le véhicule. Il plaide non-coupable et
n’est condamné qu’à des travaux d’intérêts généraux.
2000
Cette année-là,
Iverson envisage de sortir un album de
rap dont l’une des chansons comporte des propos homophobes. Suite à des
critiques de groupes d’activistes ainsi que l’intervention de David Stern, il
accepte de modifier les paroles mais l’album ne sera jamais distribué.
2002
Iverson a
« éjecté » son épouse Tawanna hors de leur hôtel particulier suite à
une dispute. Le lendemain, enragé, il se présente armé d’un semi-automatique au
domicile de son cousin Charles Jones et menace de tuer tout le monde. Il est
arrêté et chargé de 14 chefs d’accusation. Toutes les charges ont été retirées
après que les victimes aient abandonné leurs plaintes.
2004
Durant la dernière
partie de la saison, Iverson s’est dressé contre les méthodes disciplinaires
imposées par le nouveau coach Chris Ford. Cela donna lieu à de nombreux
incidents : A.I. ne participait pas aux entraînements, condamnation pour
absence injustifiée aux matches, refus de jouer de la part d’Iverson qui se
sentait « offensé » que Ford veuille le laisser sur le banc après une
période de blessure. Folklorique, l’ambiance !
Le 24 Février 2004,
Iverson, habitué des casinos, a été surpris au « Bally’s Park Place »
d’Atlantic City en train d’uriner dans une poubelle, à la vue des employés et
des responsables. Naturellement il a été invité à ne plus revenir.
2005
Le 09 Décembre 2005,
après avoir battu les Charlotte Bobcats, il s’offre une virée nocturne au Trump
Taj Mahal. Après avoir gagné à une table de poker, le donneur lui donne
10 000 dollars de trop en jetons. S’apercevant rapidement de son erreur,
l’employé réclame le retour du trop-perçu, il refusa et entra dans une longue
polémique avec le staff du casino. Pourtant la réglementation en la matière est
très claire puisqu’elle précise que lorsqu’un casino commet une erreur de
paiement en faveur du joueur, l’argent doit être rendu car il n’a pas été gagné
par le jeu.
En 2005, David Stern,
luttant contre le look « Hip-Hop », institua un code vestimentaire à
respecter. Les infractions seraient punies par des amendes ainsi que par des
suspensions de matches en cas de récidive.
Allen Iverson, se
sentant directement visé, n’a pu s’empêcher de critiquer ouvertement ce code
vestimentaire qui, dans la rigueur de ses punitions, assimilait ceux qui aiment
le hip-hop à des criminels, des dealers de drogue. Selon ses dires, une telle
règle attise le racisme et de toute manière, en costume ou pas, un gangster
demeure un gangster. Il appuya ses arguments en signifiant que d’importants
sponsors NBA tels que Nike, Reebok, Puma et Adidas avaient vivement influencé
la culture « Hip-Hop ».
2007
Iverson a été
condamné à 25 000 dollars d’amende par la NBA pour avoir critiqué
l’arbitre Steve Javie durant le match du 02.01.2007 entre les Denver Nuggets et
son ancienne franchise des 76ers. Durant la rencontre, A.I. a commis 2 fautes
techniques et fut donc exclu de la partie. Après le match il critiqua
sévèrement les raisons invoquées par
l’arbitre pour l’exclure.
En parvenant à la
conclusion, on se dit que ce gars-là est vraiment un phénomène, qu’il ne doit
pas être forcément évident de vivre ou de travailler avec lui. En dépit de ses
« erreurs » ou de ses « égarements », Allen Iverson est
réputé pour être chaleureux, aimant avec ses proches, très famille. Il est
généreux et, de surcroît, très discret dans les actions caritatives qu’il
soutient ou qu’il finance. Il trouve déplacé d’étaler publiquement les dons
qu’il effectue. Il est attachant car le bien de son âme l’emporte sur l’image
de « sale gosse » qu’il adore se donner. Certes c’est un caractériel
mais surtout un battant car, d’entrée, la vie ne l’a pas épargné. D’où il vient
seuls les plus volontaires se sortent de l’impasse et ne sombrent pas dans la déchéance
et la misère totale. La vie d’Iverson est un jeu, sur les parquets, dans les
casinos, mais aussi un combat, une lutte de chaque instant réactivée par la
mémoire de l’enfant qui subsiste en lui.
En ultime conclusion,
je laisse la parole à Allen Iverson lui-même :
« Beaucoup de gens ne savent pas que je suis juste comme eux… juste un être humain. Tu sais, je joue d’une multitude de façons mais ils ne comprennent pas que lorsque je quitte les parquets, je ne suis qu’un mari, je ne suis qu’un papa… »
Source : NBA.com - Wikipedia - Allen Iverson Live.com